Bonjour Docteur,


Vous savez docteur, je me suis posé une question cette nuit. Oui je réfléchis à ce genre de débilité qui n'aura pas la moindre importance sur ma vie, mais qu'importe. On ne choisit pas toujours ce qui inonde notre cerveau. Bref, je m'éloigne, pardonnez moi. Je me suis demandé comment vous pouviez exercer votre métier sans être proche des gens. Sans être leur ami, leur confident, leur famille ou que sais-je encore. Vous écoutez, là, je vous balance quoi, 1 euros la minute, peut être plus, mais qui êtes vous pour entrer dans ma tête, dans ma vie ? Qui êtes vous pour prétendre guérir mes maux sans avoir vécu ce que j'ai vécu. Trouvez vous vos réponses uniquement dans les livres ? Pardonnez moi, mais je pense tout le contraire de cela. C'est pour ça que je ne suis pas venu avant. C'est pour ça que je ne suis pas venu tout court. Je ne comprends pas qu'on puisse réparer la tête des gens par les maths. C'est stupide. C'est donc pour ça alors! Que seuls "ceux qui veulent s'en sortir pourront s'en sortir" !! Vous prenez les faibles, et vous savez d'avance que vous allez pouvoir jouer avec leur cervelle. Quoi de plus facile après. Quelle pitié. Les esprits faibles. Ils viennent vers vous, mais rien que le fait de venir vous voir,vous avez déjà gagné, c'est du tout cuit. Vous allez attendre bien sagement, a écouter ces dépressifs déblatérer ce qu'il ont à étaler. Et pendant ce temps, vous pensez que dans 3/4h vous allez devoir partir pour aller chercher les gosses du collège Jean Zay et que Céline G. payera le même prix, mais bénéficiera de moins de temps. Vous partirez en avant en ayant bonne conscience, a vous dire que peut etre vous pourrez rester quelques minutes de plus avec elle le 12 juin pour son prochain rendez vous. Pendant ce temps Christophe M. continue de parler, les larmes aux yeux, un peu, mais qu'importe cela fait parti du métier. Les patients sont patients, pendant que ces gens jouent leur vie. Dites, vous avez déja essayé de faire une moyenne pour évaluer le coût des mots qui sortent de votre bouche ? Ca doit faire cher, vous croyez pas ? Est ce que cela signifie que vous avez la parole sainte ? Etes vous une sorte de dieu ? Excusez moi.
Dites docteur, même si je ne respecte pas trop votre travail et que vous n'êtes en aucun cas attaché à moi, pensez vous que je vais guérir ? A vrai dire, je ne  suis pas là pour guérir. Puis il parait qu'on ne guérit pas quand on est pas malade. C'est Annabelle qui me l'a dit. 
Je me demande ce que vous faites dans la vie, pourquoi vous êtes devenu psy, ce que cela vous apporte, si vous ne faites ça que pour l'argent, si vous regrettez, si vous aimé rencontrer des cas vraiment déséspérés, que vous trouvez ça interessant, ou si au contraire ça vous fait peur, si vous doutez de pouvoir réussir ce pour quoi vous etes payé. Bref, cela ne me regarde pas, pas vrai ? Pourquoi c'est a moi de parler de ma vie, pourquoi je ne pourrez pas moi, vous poser des question. Et quand bien même, si je vous en posais, est ce que vous y répondriez ? aimeriez vous cela ? Seriez vous géné ? Je n'ose même pas imaginer, ça se trouve vous n'aimeriez pas parler de vous. Ce serait étrange quand même, avouez. Puis le cout moyen de vos mots diminuerait relativement vite. Vous ne seriez plus la parole sainte, vous ne seriez plus dieu, vous ne seriez alors même plus un homme, je ne seriez qu'un patient.
Pourquoi avoir choisi ce métier ? C'est parce que vous etes curieux ? Ou comme la plupart vous avez eu des blessures dans votre enfance et pour vous guérir vous voulez essayé de guérir les autres  ? 
Vous avez une secraitaire, défilent les patients à la chaine. Des Nous. Ces Autres qui une fois la porte passée sont des Nous, des vrais, avec leurs blessures, leurs mots, leur sensibilté toujours plus forte.
L'important, c'est le résultat, alors je ne dirai pas que je trouve stupide le fait d'essayer de comprendre -si toutefois vous le faites vraiment- des gens alors que vous n'avez pas vécu ce qu'ils ont vécu. C'est incensé à vrai dire.
Comment ça, c'est déjà l'heure ? C'est fou ce que le temps passe vite. J'ai l'impression qu'il y aura toujours plein de pensées, plein de mots, plein de phrases à sortir de ma tête sans arrêt. Comment ? Ah, oui, vous avez bien raison, 20h de thérapie en plus ce ne sera pas de trop. -J'aurai dû me taire, ça m'aurait coûté moins cher-. Mais une fois que je vais passer cette porte, vous êtes où ? C'est dehors que je veux guérir, pas enfermé dans cette petite pièce ou je me sais en sécurité. C'est trop facile. Alors, dehors, je fais quoi moi tout seul ?
Puis dehors les Nous sont des Autres, alors on se sent encore plus seul. 
Pourtant si nombreux.

Au revoir Monsieur
Merci, à vous aussi.

 

Publié par Mathias, le Dimanche 19 avril 2009 à 17:53

Par lancien le Lundi 8 juin 2009 à 18:15
C'est assez méchant mais je partage beaucoup de cette opinion. Là c'est vraiment la plainte du petient et je ne l'ai jamais été que par personne interposée. Mais je reproche bien plus aux psys (enfin à certains) d'une part de bourrer les gens de médicaments de façon inconsidérée et d'autre part de ne pas se recycler et de croire encore aux théories freudiennes qui sont pour beaucoup démenties par la neurobiologie.
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://ecrire.pour.exister.cowblog.fr/trackback/2827723

 

<< < | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | > >>

Créer un podcast