Je passe une soirée de merde. Avec rien à la tv.
Et surtout la fatigue. Toute la fatigue de la semaine cumulée.
Encaisser les reproches, même les moindres choses, je peux plus. J'y arrive plus.
Ça déborde.

Ça déborde et ça fait presque plus mal.
Comme quand le corps s'habitue.
Qu'il s'anesthésie.
Pourtant j'ai mal.
Il y a du sang.
Tu connais ça, toi.


Je mange un activia vanille.
Saveur vanille.
Le yaourt des "pauvres"
Je me comprends.

Bonjour, je m'appelle Al'
Je n'aurai jamais de femme.
A mon tour de le dire.
A croire qu'on s'est passé le mot.
Sauf que certains espèrent.
D'autres n'y croient plus.
Je n'y crois plus.
Je n'espère rien.
Les miracles n'existent pas.
Ils existent comme la magie.
Comme l'horoscope.
Comme la voyance.
Comme les sectes.
Comme les être imaginés
Pour se raccrocher à l'espoir.
L'Espoir.
Pff. L'espoir.
Gné.
Mais ne t'inquiète pas ça va changer.
C'est vrai ?
Oui.
Comment tu le sais ?
Je le sais, c'est tout.
Alors Youpi. Alors Hourra.
Champagne.

Ça tombe bien.
Je n'ai jamais eu envie d'une Elle.
C'était juste pour être comme les autres.
Comme tout le monde.
Comme un mouton.
Tout petit dans une boite.

Y'a Aurélien qui a dit "On a qu'une vie".
Y'a Sandrine qui a écrit 'On a qu'une vie"
Et vous voyez, je comprends pas.
Parce que s'ils le disent, c'est qu'ils le savent en principe.
S'ils le savent, j'espère bien qu'ils ont conscience de ce que ça signifie.
Si c'est le cas, alors je comprends.
Est ce que cette vie leur suffit ?
Pourquoi il continue de travailler ici ?
Je sais pas, dites moi, je comprends pas.
Et cette question que je pose, jamais personne n'y répond.
Alors ça me stress, ça m'angoisse.
Parce que vos regards se détachent devant ces questions.
Que vous n'êtes plus vous même, mais ces pantins préfabriqués.
Alors s'il vous plait, réveillez vous, et expliquez moi.
J'ai besoin de comprendre, sinon je pars.
A quoi bon attendre.

Vos regards se perdent dans le vide.
Je ne sais pas pourquoi.
Vos regards se perdent dans le vide.
Je ne sais pas pourquoi.

Demain j'irai faire ma prise de sang, j'ai 3 ou 4 mois de retard.
J'irai m'acheter le CD qu'il me manque.
J'irai m'acheter des baskets non contrefaites pour courir.
Je vais me péter les genoux sinon.

Et vous voyez, les gens, je ne sais pas qui ils sont.
Parce qu'il y a les Gens: Les gentils, les cons, les racailles, les vieux, etc.
Mais il y a aussi les Gens: Les êtres humains.
On semble tous égaux quand on perd quelqu'un.
Ou quand on est triste. Tout ça je l'ai déjà dit.
Alors pourquoi.
Pourquoi certains s'obstinent d'être méchants avec les gens ?

En BEP je me suis pris une claque.
Je savais pas ce que c'était à la base les racailles
Les trucs comme ça.
J'ai souvent été nul à l'école.
C'est pour ça que j'ai atterri là bas.
Parce que j'étais officiellement un cancre.
Officieusement non chrétien.
J'ai appris plein de choses en BEP.
Je suis pas sûr d'avoir appris la moindre chose d'ordre scolaire en revanche.
J'ai appris la méchanceté.
J'ai appris la colère.
J'ai appris la violence.
J'ai appris le vol.
J'ai appris à encaisser.
J'ai appris à donner.
J'ai appris à fuir.
J'ai appris à me taire.
J'ai appris le mal être.
J'ai appris à connaitre les mecs.
J'ai appris les trafics.
J'ai appris l'alcool, le shit.
J'ai appris le rap.
Je vais vous dire maintenir ce qu'il y a de pire dans tout ça.
C'est de prendre conscience de quoi ces mecs sont capable.
Ils n'ont pas le moindre coeur.
Ils n'ont pas la moindre raison.
Ils se nourrissent de toute cette merde qui me répugne.
Je présume qu'une dizaine de bédos par jour n'aide pas.
Entre chaque cours.
Je ne parlerai pas de ce que je pense du métier de prof dans ces lycées.
De ce qu'ils endurent.
C'est l'histoire de deux ans à rester attentif chaque seconde.
Oui, le "chaque seconde" est important.
Et sans l'avoir vécu on ne peut pas se rendre compte de ce que c'est.
En cours c'était que des insultes. Mais surtout des coups.
Partout, tout le temps, et pour tout le monde.
C'était un jeu hein. C'est amusant d'avoir mal partout les soirs.
Les coups étaient dans les cotes et dans le fois.
On avait la chance d'avoir le vice champion de france de boxe j'sais pas quoi dans la classe, et son cousin encore plus barraqué que lui. Nacim et Khalid. Se prononce "Ralide" apparemment. En milieu d'année il y avait un chtit rat gringalé qui nous a rejoint. Le genre de branleur qui n'avait nulle part ou aller. Personne voulait de lui. Niveau vestimaire, tout était tres recherché, on peu difficilement faire plus ridicule, avec la sacoche lacoste, la casquette burberry de travers, avec les chaussettes blanches montées à fond par dessus les jeans. Le tout étant bien évidement criblé de trous de boulettes.
Deux ans de cours à ne rien foutre, à glander. Tout le monde les écouteurs dans les oreilles. Mais juste un, parce qu'il fallait rester vigilant. Contre tout vol, contre tout coup, etc. Certains les pieds sur la table, les clopes sur les oreilles, les pavés de shit exposés sur les tables, les billets aussi. Les sacs remplis de vetement du "bled", des essayages, etc. Les profs mourraient de peur. Parfois meme ils n'ouvraient pas la bouche une seule seconde. Quand y'avait qu'une heure. Il y avait des réseaux, il y avait des groupes. Il fallait etre au courant de tout, ouvrir l'oeil tout le temps.
J'avais la chance d'être interne. Dans la chambre on était 4. J'étais dans le lit du dessus, derriere la porte.
En dessous, y'avait le Turc: Erdal (je sais pas comment ça s'écrit, mais ça se dit comme ça), sa spécialité: Vente de jeans. Tous les soirs, des mecs débarquaient, et essayaient les jeans du bled. Ceux qui passaient, étaient les pires du lycée. Bref.
De l'autre côté, y'avait le Portugais: Anthony je crois, ou pas. Sa spécialité: Ecouteur de rap. (de merde, si toutefois il est necessaire de le préciser). C'était un gros porc, je vous passe tous les details. Ils parlait parfois de sa copine Bélinda. Il ne faut jamais dire le nom de sa mere ou sa soeur dans ce genre d'endroit hein, c'est evident. Il était en bas.
Au dessus de lui, il y avait.. Ca dépend, mais le plus souvent raaaaaa je sais plus son prénom, mais euh, l'un des 5 Français de la classe. Sa spécialité: Faire pousser des pieds de beuh dans son armoire. Deuxieme spécialité: Tapper. Troisieme spécialité: Ses yeux globuleux et défoncés par le shit.
Ils ne changeait pas souvent de vetement, surtout Erdal, son armoire était blindée de jean. Et de billets.
Le français, blindé de.. "plantes".
Le portugais il laissait son armoire ouverte, ce qui signifiait qu'il avait rien à voler, et qu'il avait pas peur.
Bref.
Les soirs, on éteignais les lumieres vers minuit/1h, le temps que toutes les tetes de mort qui venaient squatter se barrent.
Le portugais avait sa grosse radio pres de lui. Skyrock, Difool, et toutes ces merdes qui me filent la pire des méga gerbance..
Pendant ce temps, le français se levait et tapper qqun au hasard. Le Turc aussi. Le Portugais aussi parfois.
Sans parler de toutes les crasses possibles à faire. Certains s'amusaient a pisser ou à $^ùù* dans le lit des autres, à mettre plein de trucs dégueux etc etc etc. Bref, je passe tout ça.
Tout ça pour dire qu'il fallait que j'attende que tout le monde dorme.
Evidemment, vous ne pouvez pas imaginer ce que c'est que de subir, d'entendre "difool" et sa bande de con parler sexe. Comme ça sans arrêt, chaque soir.
Alors j'attendais que chacun dorme. Une fois que c'était fait, je devais me lever. Et descendre, pour éteindre sa radio de merde. Tous les soirs.A 2 ou 3h.
Sa radio de merde. Skyrock de merde. Difool de merde. CSA de merde.
Le matin j'étais le premier a me lever. Pour aller prendre ma douche tranquil. Ouais c'est super de prendre sa douche au milieu de tout le monde avec une vitre transparente qui donne sur la salle de bain, dans une ambiance comme ça, c'est le pied.
Ah, pour manger les matins, les midi, les soirs, fallait fomer des groupes de 6 pour rentrer (capacité de chaque table). Et fallait faire gaffe de pas tomber avec les pires, sinon t'étais sur de rien manger. Parce qu'il y avait un plat pour tout le monde. Ouais le self existait pas la bas.
Heureusement a part tout ça, on pouvait sortir du lycée les soirs avant d'aller manger. En dehors, c'était pire. Le lycée etait a coté d'une cité où trainait un groupe d'une vingtaine de jeunes. Je vous passe le moment où un mercredi aprem un ami devait me rejoindre, il était 3min derriere moi, et il s'est fait attaqué par cette bande, oui, une dizaine, a coups de marteaux. Je l'ai accompagné chez les flics, il a ajouté sa plainte a toutes celles deposées par les meres des gamins qui se faisaient raketter, toutes les semaines. Bon, le chef de bande, Medhi jsais pas quoi, il a fini en prison quand meme suite a tout ça. On passer les coma ethiliques, les ouvertures de tete, les bad tripp, etc. Bien que ce soit super interessant, mais je dois me lever tot demain.
Ah, si, y'avait un truc "marrant" aussi. Y'avait un Champion à coté du lycée. Tous les soirs, oui, tous les soirs, le groupe de voleur y allait, ils rentraient, ils se servaient en flacons de parfum, magazines, gel, etc, etc et ressortaient blindés sans payer cela va de soi. Ils suivaient strictement la liste faite juste avant a l'internat. Ils passaient dans chaque chambre et demandaient ce qu'on voulait. Et nous revendaient ça à 50%. C'était quasiment que du parfum a chaque fois. Ils se sont jamais fait prendre. Parce que le magasin flippait.
Il y aurait tellement plus à raconter, mais à quoi bon, on se rend jamais compte des choses lorsqu'on ne les a pas vécues.
Ouais, en y repensant je suis loin d'avoir tout dit... Bref, la suite un autre jour peut-être.
Depuis, je me suis promis de quitter ce monde de merde le plus vite possible, et toujours le fuir, ne plus jamais le voir, meme de loin.
Ne plus y penser. Les laisser dans leur merde.
Parce que vous n'imaginez pas une seconde ce dont tous ces cons son capables.
Ils sont capables de tout.
Ils n'ont peur de rien. Mais de rien.
C'est vrai.
Vous ne me croyez, et ça fait parole de j'sais pas quoi. Mais bref, je le sais. Moi.
Et à la rigueur vaut mieux pas le savoir.
Simplement je préciserai que je suis l'un de ceux qui s'est le moins fait tapper, racketter, insulté, etc.
Parce que je n'avais pas peur d'eux. Parce que j'insultais quand d'autrs n'osaient pas. Etc.
Parce que je savais qu'au pire ça me menerai à me battre, et que j'avais besoin de me défouler, je tenais plus. J'avais tellement mal. Je me sentais tellement mal. Dans ce monde. Mais je n'avais pas peur d'eux.
Je ne me suis jamais battu. Je me suis juste fritté avec un supporter officiel de l'OM. Le pire des cons. Le "rouatane" de base. Depuis, je deteste l'OM. C'est débile, je sais. Mais je n'aimerai jamais. ENfin.. je Déteste, je hais. C'est moche tout ce que j'écris. Je suis désolé. C'est juste une histoire parmi d'autres.

Veuillez m'excuser.

Il est tard, je suis en retard.
Bonne nuit.



Publié par Mathias, le Vendredi 30 octobre 2009 à 23:59

Par eclat-de-reves le Samedi 31 octobre 2009 à 13:56
Ecoeurée

Je te connais pas, en fait. C'est bien ce que je dis. J'vais changer d'avis au final.
 

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