Je me réveil. Un nouveau jour.

Je m'apprêtais à aller faire les courses. Feu rouge. Je regarde sur ma gauche, une maison, 18h15. Tout le monde sort du "boulot", ou presque. Il y a des petites gouttes éparses qui tombent et s'écrasent tranquillement. Les feux sont déjà allumés, la rue pleure. Il y avait donc cette maison jaune en plein centre ville, banale aux autres. Sans le feux jamais personne n'y prêterait attention. Devant la porte d'entrée de la maison, s'élevait un palmier. Je pense qu'il y avait une famille. Genre à peine la 35ans, 2 enfants. Salaire moyen, assez pour manger et voyager, avec un minimum de précautions prises en amont. Joueurs de loto occasionnels à mon avis. Juste de quoi nourrir leur rêve d'arrêter de travailler et de se payer un pied à terre au soleil, dans le sud de la France. Le jaune de la maison pour soleil. Le palmier a pour rôle de rappeler que le rêve peut être accessible. Ils prennent soin de la maison qu'ils ont acheté peu après la naissance du petit dernier, achetée avec un crédit de 18ans. Cela leur permettra de revendre la maison à un bon prix. Puis s'ils ne gagnent pas au loto, de toute façon les enfants vont grandir, et le couple, n'aura plus d'intérêt à être proche de leur lieu de travail. Enfin celui de la femme qui vient de se replonger dans la vie active. Le père, lui, travaille un peu plus loin, il n'a pas le temps de rentrer à midi. Puis de toute façon comme ça il fait des économies d'essence. Des projets à deux... ils y croient dur comme fer. Mais dans 7ans, rien que 7ans, ils auront décidé qu'il y a sûrement mieux ailleurs, ou quelque chose comme ça. Ils savent que les couples, les autres, se séparent. Alors que c'est sans doute normal. Procédure de divorce et guerre pour la garde des enfants. Et peut être que je repasserai ce jour là, un samedi matin 11h12 de dispute devant le portail, les enfants, victimes, tiraillés de chaque côté. Choix impossible. Ils auront sans doute la haine, un petite envie de suicide qui flottera dans l'air. C'est à la mode. Il parait que les autres le font, aussi. Les enfants ne comprendront pas. Parce que pour eux, on ne peut pas se séparer au sein d'une même famille. Ils le savent, même si ça les embête d'aller voir les grands parents parfois le dimanche, c'est comme ça. Que ça fasse plaisir ou non, on se force. Parce que quoi qu'il arrive il peut toujours y avoir des moments à vivre, à partager, inoubliables et sincères, même après une dispute. C'est passager. Mais pour le couple, ce n'est pas une famille, c'est un mariage. Un assemble entre deux éléments. La colle n'a pas résisté, rien de plus. L'indissociable dissocié. Cette maison sera à vendre, avec un jaune moins jaune, mais avec une pancarte flambant neuve. Et là encore, un mongole passera devant cette maison et se fera tout un film. Sans doute différent du miens. Qu'est ce que ça change après tout ?
La vie n'est qu'un rêve à vivre. Personnellement, je sais que si je ne rêve pas, je meurs.
Peut-être est-ce différent pour vous. Peut-être que vous faites parti de ces gens qui existent dans leur monde de consommation. Vous ne rêvez pas, faire la fête vous suffit. Vous vous réveillez tard, n'avez pas le temps de réfléchir à autre chose qu'à la prochaine sortie que vous ferez. Aveuglés par les pub, par les fringues. Parce que votre copine qui envie votre sac Chloé est plus jouissif pour vous qu'autre chose. C'est votre priorité. Économiser, travailler de longues journées, juste pour ce sac. Pour que votre copine le regarde. Cela vous aura couté des jours de boulot, donc du temps, et c'est du temps que vous ne passerez pas à faire autre chose, et de l'argent que vous ne dépenserez pas à autre chose...de peut etre plus.. "constructif". Il y aurait tellement de choses à faire à la place.. Rien que passer du temps avec quelqu'un que vous aimez. Avant qu'il ne parte. Avant que vous ne partiez. Mais vous n'y pense pas, aveuglés par les cahiers à spirales, tartes au citron meuringuées. La vie en supermarché. Ce n'est pas de votre faute, vous etes nées comme ça. Et que vous lisiez le contraire de ce que vous pensez, vous ne comprenez pas. Comme les enfants qui voient leurs parents se séparer.
Il suffit de faire un voyage, dans un tribu lointaine, étrangère à votre monde (s'il en existe encore) pour que vous vous rendiez compte de tout cela. Au fond, vous vous dites que vous le savez, gna gna gna, et gna gna gna. Mais vous ne changez rien. Vous n'en avez donc pas pleinement conscience. Vous pouvez tout changer. Vous pouvez vivre comme vous le desirez. Et si ce monde n'existe pas, vous pouvez le créer. Dans un rêve ou une réalité. Parce qu'au final, il n'y a pas de différence. Rêve ou réalité, tout se passe dans votre petite tête. Absolument tout. Vous êtes le metteur en scène d'une histoire, de votre propre vie.
Le temps comme un sablier. Imaginez que vous preniez conscience que chaque seconde qui passe est une seconde en moins du reste de votre vie. Imaginez que vous preniez conscience que vtôt ou tard le sablie cessera de s'écouler, et qu'il sera alors trop tard. Imaginez que vous preniez conscience du monde dans lequel vous vivez.
Réfléchissez alors à ce que vous pourriez faire de ces prochaines secondes.
[...]
Je suis comme vous.


Publié par Mathias, le Jeudi 9 octobre 2008 à 22:20

Par kukka.lykoori le Mercredi 22 octobre 2008 à 23:28
Moi [oui, je fais ma grosse conne égocentrique, ça m'arrive souvent =)], j'ai peut-être eu tendance à trop rêver de ce qu'aurait pu être ma vie, jusqu'à il y a à peine deux ans. Depuis j'essaye d'appliquer le plus possible les rêves à la réalité, et d'entrer dans cette réalité. Parce que finalement, ce monde de consommation, quoiqu'on en dise, on l'entretient. Je ne fais pas partie de celles qui achètent le dernier sac ou slim à la mode, loin s'en faut, mais j'admets que je suis la société, par exemple en créant un blog, en allant acheter mes trucs dans le supermarché...
Il ne faut pas se leurrer, rares sont ceux qui parviennent vraiment à faire leur vie en se démarquant de la société de consommation, ceux qui ralent dessus et qui y participent finalement presque autant que les autres sont des "rebelles de canapé" (merci Mr Roux).
Je ne dis pas que tu en es un(e), parce que je ne te connais pas, mais je trouve qu'il est facile de juger et de cracher là-dessus... même si personnellement, voir ces filles se haïr pour un simple sac me rebute aussi =)
Donc même si j'en ai pas l'air, je suis d'accord (en partie) avec ton texte, c'est pourquoi je laisse une trace de mon passage et de ma lecture =)

Bonne continuation !
Par parlonspourneriendire le Dimanche 15 novembre 2009 à 19:14
C'est impossible de vivre sans regarder le monde qui nous entoure,mais c'est déjà bien de prendre du recul par rapport à tout ça,je crois.
 

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