Plonger dans les eaux troubles à s'en asphyxier le coeur. Il est parfois très difficile de retourner aux fontamentaux. Je ne sais pas comment ça s'appelle. C'est dire s'ils m'ont bien endormi dans leur monde. Parce que ce monde n'est pas le miens. Je n'ai pas choisis de naitre.

Je sais pas trop comment je suis venu au monde. Il faudrait remonter infiniment loin, sans être sûr de trouver la réponse. Et je sais encore moins comment je vais mourir. Je ne sais pas si l'on meurt. Ni où l'on meurt. Mais ce n'est pas la question. 
On vient au monde, et on nous colle un code barre sur le front: Nom, prénom, nationalité, date et heure de naissance, de père X, de mère Y, de grand père Z. Ca fait pas 1 seconde que l'on est sur terre que déjà ils nous accrochent un bracelet en plastique jaune au poignet. Ce poignet, tout potelé. Ce bracelet chimique qui vient polluer cette petite chose si frêle et si magique. On sourit. On pleure. On pleure. On est baladé dans tous les sens. Le formatage commence. L'étroitesse d'esprit s'apprend. S'impose. On grandit un peu, on commence à comprendre ce qu'ils racontent. Et c'est parti. Ca c'est bien, ça c'est pas bien. Ca oui, ça non. Oui. Oui. Non. Oui. Moui. Hm. Non. Je prefere pas. Non. Fais pas ça. Mange pas ça. Touche pas ça. Dis bonjour. Dis merci. Dis oui. Dis non. Refuse toujours. Va pas la bas. La drogue c'est pas bien. La fumée c'est pas bien. L'alcool c'est pas bien. Pour ne pas pourrir ton corps. Mais tu ne comprends pas que ma tête l'est déjà ? Ma tête, tu y as pensé ? Tout se referme à l'intérieur. Tout. L'exploration de la vie s'en est finit. Déjà. Tout se referme à l'intérieur.
L'amour, c'est pour "plus tard". 
Je fais quoi moi en attendant ?

Attendre d'avoir le droit de vivre. Attendre. Encore et encore. Acheter une montre, et regarder le temps passer. S'il reste l'amour, c'est déjà ça. Je dois attendre. C'est pour les grands. J'ai fais un bisou sur la bouche à Marie. 5ans. Les toilettes de la maternelle. Dernier WC au fond à droite. Y'a Etienne qui était à ma droite.
Visiblement je n'étais pas assez bien élevé, pas encore assez étroit d'esprit. Pas assez formaté.
Mais l'imposition est longue d'apprentissage. Il faut mettre une majuscule. C'est une lettre plus grande et plus jolie que les autres. Il faut mettre un point. Il faut écrire de gauche à droite.

Il faut aller à l'école et y apprendre la vie. Cette société qu'ils ont créée. Y apprendre l'humiliation. Y apprendre les coups. Y apprendre la compétition. C'est très important aussi. L'égoisme. Se battre pour être plus fort que les autres. Ne pas avancer avec eux, mais contre eux. Les écraser et se faire écraser à la moindre perte de souffle. Se faire piétiner. Se faire noter. Se faire classer. "Peut mieux faire". Une mauvaise note. Une punition. Deux mauvaise notes. Une punition. Nul. Bon à rien. Se sentir minable. Heureusement, ne pas savoir encore que le suicide existe, pire, qu'il est possible. Même si le suicide, c'est pas bien. Ouais, lol. Le suicide, c'est pas bien. Non seulement tu ne choisis pas de venir sur Terre, mais comble du comble, tu n'as pas le droit d'en partir. Tu n'as pas le droit de demander à mourir quand tu es condamné a souffrir le martyr le restant de ta vie. Meme paralysé. Même avec ta maladie. Même avec tes maux. Rien. Ce monde est SM. Leur monde, pardon. 

Alors tu vas au fond de la classe, avec les bons a rien. Puis tu grandis, encore. Lycée. En cours de musique tu dois chanter. Tu n'as pas envie, mais c'est pas grave, on te l'impose, tu n'as pas le choix. Chante. Tu as compris ?! Chante!!!! Moi je n'ai pas chanté. Pendant que les copains du fond de la classe apprenaient la vie, se mettaient des races, draguaient Anne-Sophie et Alexandra, moi je séchais le cours de chant. Je suis rentré à 7h30. Puis je suis allé dans un autre bâtiment. Me cacher dans des toilettes. Décidément ces toilettes, à croire que j'y passerai ma vie. J'ai eu O. Ou 2. Je sais plus. Cette situation m'est souvent arrivée, et certains profs n'osent pas mettre 0, alors ils mettent 2. Mais qu'est ce que j'en ai à faire moi. Je veux pas qu'on m'impose de chanter si j'en ai pas envie. Je suis a l'école. Pour apprendre ? Nan ? C'était pas ça le contrat ? Alors apprends moi à chanter M. PAUL. Apprends nous a écouter la musique. Apprends nous à la comprendre. Apprends nous à la créer. Ta séance masochiste, tu l'auras, mais plus tard. Puis on grandit.

Notre meilleur pote Jérémie a 15ans et nous apprends qu'il a couché avec une fille samedi. Nous sommes devant les bâtiments annexes. Je suis avec un Nicolas. Nicolas, il lui manque une case. Jérémie, c'est un ouf. Et moi, j'aime pas l'école. Autant dire que nous étions la triplette. Celle qui est toujours montrée du doigt pour les conneries de faites. Je ne me souviens plus comment on a sauté le mur de 5mètres à midi. J'étais juste avec Jérémie. On a grimpé dans un sapin, monté sur le mur, puis sauté chez des gens. Dans leur cour. Devant leur maison, et leurs fenêtres. Puis on est sorti par leur portail. Il y a des cas graves à l'école. Des gamins malheureux. Et mal aimés des autres. Il en faut. Beaucoup de personnes ont besoin de faire du mal a plus petit que soit pour se sentir plus fort, et surtout, pour ne pas être eux même les cilbles. Heureusement, je n'ai pas été cette personne là. 

Quand on est a l'école, dans ce truc chrétien, on a pas le droit de sortir. Juste le droit de respirer, parce que pas le droit de mourir. Et de suivre les horaires à la lettre. De faire bien sagement ce que l'on nous demande, et de ne rien faire d'autre.
Les cours d'histoire pour comprendre comment on a pu en arriver là. Des cours de géographie pour pouvoir rêver, se dire qu'il y a d'autres endroits. Peut etre moins pire. Ce cours de géo avec Julie.. Pour une fois que je m'asseyais a coté d'une fille. Julie, en cours de sport, elle voulait voir mes fesses. Elle avait inventé je ne sais pus quoi, qu'elle voulait regarder l'étiquette de mon short, qu'il n'y avait pas de piège. Puis elle a regardé. lol. Je l'aimais bien Julie. Puis tant qu'on parle de fesses, les siennes étaient particulièrement jolies. Dommage que les cours de géo n'ont pas duré longtemps, et que cette prof de français a décidé de mon avenir: le redoublement. On a beau dire ce que l'on veut, rien n'y fait. Tu redoubleras et c'est comme ça. Puis tu seras tellement dégouté d'être vraiment un bon a rien pour de vrai, que t'auras plus le gout a rien. Plus l'envie. Puisque les gens nous imposent les choses. La hiérarchie. Elle m'a dit que je redoublait. Avec son sourire de conne. Elle se foutait du reste. L'important pour elle a ce moment là, c'était de savoir ce qu'elle allait bien pouvoir faire à manger le soir en rentrant. Elle m'a redis à nouveau l'année d'après que je pourrai pas aller en seconde. Avec son sourire de conne, vous l'aurez compris. Que j'ai pas le niveau. J'suis un cancre. Un bon à rien. Je fais parti de ces mecs du fond. Pas de bac S. C'était mon rêve, dommage. Je peux le dire d'ailleurs maintenant, quand j'étais petit et que je devais faire un voeu, suite à une étoile filante par exemple, mon voeu était d'avoir un BAC S. Ca aurait fait plaisir a mes parents. Ils auraient été fier de moi. Je n'ai toujours voulu que ça. Qu'ils soient fiers de moi.

Ca sert à quoi un bac S ? A faire plaisir à mes parents. Et après ? Comme on est loin de la vie. De la Vraie..

C'est affolant. 
Je passe la partie BEP. J'en avais déjà parlé. Cette année là, a été très destructive. Ca m'a permis de me reconstruire moi même. Sans que l'on ait a me dire qu'il faut ci ou ça. A partir de là, j'ai vraiment commencé à penser par moi même. Et ça a tout changé. 
J'ai voulu remonter la pente, par moi même. Comme un grand. Parce que mes parents n'avaient pas compris que je ne peux pas travailler si on me l'impose. Je travaille si je travaille pour moi. J'étais le nul. Le bon à rien. J'étais à présent à l'écart. Un peu seul. Et je me suis reconstruit. Bon, ça ressemble plus à une cabane en terre cuite qu'au Taj Mahal, mais c'est déjà ça. J'ai remonté la pente. J'avais à coeur de me prouver à moi même que je suis capable de faire des choses. Alors je me suis offert un bac, certes il n'était pas S, mais STI. Mais il était à moi. Et je me suis autorisé tout un tas de 0. Zéro. Nul. Peut mieux faire. A les capacités mais. Aucun effort. Ce prof là il était jeune, et je n'aimais pas sa façon d'enseigner. Sa façon de me détester. De me sous estimer. De m'humilier. Alors pour les contrôles surprises, il adorait me regarder quand il disait ça. Il aurait jubilé de me voir me prendre la tête, de me stresser pour ces
conneries. Il posait la feuille sur ma table, et sans la regarder, je la retournais, et je mettais ma tête entre mes bras croisés. Pour "dormir". Pour rêver plutôt. Fallait être un peu con. Mais fallait être aussi et surtout, un peu libre. 
Les autres se battaient. Fallait avoir la meilleure note. Calculette. Blanco. Stylo. 

Si j'ai souvent été nul, c'est parce que je n'ai jamais voulu comprendre. J'ai jamais cherché à comprendre. Je n'y voyais aucune utilisé. Formules à rallonge, théorème de X, citation de Y. Mais moi j'aime pas ça. J'aime pas quand on dit que ce livre est bien qu'il FAUT le lire et l'aimer. Que cette formule permet ci ou ça. Que machin il a dit ci, que l'autre a montré que ça. Merde, on a pas fini de se palucher sur ce qu'ont fait les autres ? Et nous alors ? Pourquoi on nous apprends pas a créer ? Pourquoi on a pas le droit d'être seuls juges de ce que l'on trouve beau, de ce que l'on trouve bien, etc. On nous impose nos propres goûts. Bref.
Puis 2ans là bas. Le bac c'était deja bien, mais là.. 
Puis un an de plus, qui ne sert a rien, certes, si ce n'est un Accomplissement personnel. Comme je me le suis souvent dit, c'était pour mettre une petite cerise sur le gateau. Finaliser ce que j'ai créé. Mon parcours.
A présent, une nouvelle page est tournée.



Je suis parti pour souffler. 
Le travail, c'est le summum. On croit que quand on est grand, que lorsque l'on aura un peu d'argent, on sera libre et tout. Laisse moi rire. C'est encore pire. Tu pars le matin il fait nuit. Tu rentres le soir il fait nuit. Tu disposes de 2 jours de week end de libérté. Ah non. Le samedi tu vas faire tes courses dans des grands endroits à courses. Tu vas faire ta prise de sang. Puis le truc a poster. Puis le rendez vous a la banque. Tu rentres, t'es tué. C'est le week end, alors tu décides de te reposer. Tu t'affales devant la télé. Ce ramassis de connerie. A la tv, aux infos, un flic a tué un jeune d'origine Africaine. Alors ça y est, tous les flics sont des cons. Et le flic était blanc, alors tous les blancs sont fachos. A la tv, un séisme, un tsunami, une tempête. Une minute de silence. On déprime, on voudrait sauver le monde, alors que l'on ne peut pas le faire. Que c'est pas a nous de le faire. Certains envoient 10euros pour se donner bonne conscience. L'état envoie des milliards pour la guerre. Puis d'autres milliards pour sauver la Grèce de la crise économique. Dans les rues on parle de la pluie, du beau temps, de la mort du vieux du 3ème, du déménagement de l'oncle de la nièce de la belle fille qu'on ne connait pas, du tremblement de terre, du tsunami, etc, etc. Et notre vie dans tout ça. 

A la tv, déco, une semaine pour tout changer. Ca me fait une belle jambe. Vie de couple, comment gérer ? Ca me fait une belle jambe. L'usine qui ferme a Dunkerque, l'épicerie qui ouvre dans le fin fond de la Creuse, les oignons pour savoir s'il y aura de la neige a noel. Si tu veux le logo de chat qui lèche ton écran, tape 1, la sonnerie du portable qui fait des pets, tape 2, l'application qui fait croire a tes amis que tu fais une radio de ta main, tape 3. 

Ben moi je veux taper 4. Parce que 4, c'est bien. Je veux partir de tout ça. De ce monde devenu si étrange. Je veux nager tout nu à l'autre bout du monde, dans des endroits sauvages, regarder les poissons de toutes les couleurs, avoir pour seul soucis de ne pas me piquer les pieds sur un oursin. A la base on était nus. Ca pourrait paraitre étrange maintenant. En pleine nature aussi. Into the Wild. Ce n'est pas que j'aime pas les voitures et tout ça, mais voir les gens se palucher sur internet pour savoir quelle prochaine voiture ils font acheter, ben moi ça me déglingue. Oui au boulot ça fait des mois que ça dure. Wouaw la nouvelle ford fiesta! woua la nouvelle fiat! Puis la laver a chaque rayon de soleil. C'est la vie de gagne petit. C'est LA vie que je n'ai pas envie d'avoir (et accessoirement que j'aurai hum). La vie des gagne petits. Ca fait longtemps que je voulais faire un article la dessus. Mais ça ne se fait pas je crois, alors qu'importe. En deux mots, ça me.. nan. On verra ça un autre jour. 

J'en étais au samedi et au moment ou on se repose de toutes les daubes que l'on a fait jusqu'en début d'aprem. Au moment où l'on s'abrutie devant la tv. Ben on a pas le temps de s'abrutir, qu'il faut préparer le repas du soir. On se reposera demain. Puis le lendemain, on remarque que l'on a pas eu le temps de faire le ménage la veille. Alors on entame le ménage. Lol. C'est con hein. On allait presque avoir quelques heures pour nous, ben non. Heureusement, il y a les vacances pour ça. Les 5 semaines de vacances dans l'année. Je ne ferai AUCUN commentaire sur.. Ah, un papillon vient de passer devant ma fenêtre. Ca existe encore ça les papillon, même en ville ? Je sais pas, jamais fait gaffe. Il doit pas savoir où il habite.

Je ne dis pas tout ça en pensant que ceux qui vivent ce genre de vie sont cons, non. J'en fait parti. J'ai ma télé HD, ma voiture que je lave, mon pc, une bouteille d'eau Evian et une boite de Chocapic. Je n'ai pas vécu ce matin. J'ai juste écris. Et il est 13h05, je n'ai pas mangé, je n'ai pas eu le temps de me laver, mon bol est encore sur la table, je suis resté là, a m'abrutir, seul, devant un truc sans vie avec des touches,a taper dessus pour qu'elles s'affichent à l'écran. A la base, j'étais parti pour écrire un truc qui me tenais a coeur, un truc comparatif entre la base, la moelle de la vie, et la vie de tous les jours, ce que la société en a fait, comment elle l'a transformé, ce que nous sommes devenus, ce que nous aurions pu être. Pour mesurer le nombre d'années lumières qui séparent les deux. 

S'interdire, s'interdire, toujours. C'est usant. C'est sans intérêt, voila. Sans intérêt. C'est comme le tabou sur le sexe et tout. C'est étrange. Enfin c'est en train de changer. Ca aura mis le temps. Je parle de ça, parce qu'a attention a la marche c'est l'exemple typique, entre les gamins qui parlent des "jouets" qu'ils ont trouvé dans la table de nuit de leur maman, la prof de lycée qui dans la semaine parle de sa vie d'échangiste à la tv (lol, je trouve ça énorme), etc. et j'en passe. Ce que je veux dire par là, ce n'est pas que je suis un obsédé pervers etc, nan, et ce qui me connaissent le savent! mdr. Nan, c'est que j'adore, ces décalages qu'il y a parfois. Comme ce que je suis en train de faire, d'en parler, rapidos, certes. Il y a des peintres, des profs, des architectes, des pianistes, des sado maso, des libertins, des naturistes, etc, et je les comprends, tous. Et les respecte, tous. On a qu'une vie, et c'est juste "basique" d'y faire ce que l'on a envie. Et de s'en libérer. J'ai pris comme exemple le sexe parce que c'est ce qu'il y a de plus tabous. Mais c'est également valable pour la religion. Je les comprends et les respecte toutes, dans le cas où c'est un choix personnel. C'est comme un mec qui veut faire de la danse, une fille qui veut faire plombier, etc. Chacun doit pouvoir être libre de faire ce qu'il a envie.


C'est ça. Être libre de faire ce que l'on a envie.
Parce qu'il N'y a PAS de règles.
Nous sommes tous pareils. Et personne n'a à décider de ce que l'on doit ou ne doit pas faire.
On doit pouvoir vivre suivant ses envies. Les assumer, et en profiter.
Être libre. Respecter les autres, et se respecter soi même.


Publié par Mathias, le Dimanche 28 février 2010 à 13:36

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