Je me suis enfermé dans une pièce sombre.
Sans les écouteurs et sans Illusion, il y flotterait presque une odeur de cauchemar.
Mais ce n'est pas le cas.
Il y a cette pièce, puis une boite, dans lequel se trouve une autre boite, dans lequel se trouve une autre boite, ainsi de suite.
Qui "tend vers l'infinie" vous raconteraient ces profs de maths dont le métier n'a guère plus de sens que le miens.
Je me situe, petit, au milieu de la cible. Atome parmi les atomes, créé de rien, ou presque.
Je bat la mesure et me laisse aller comme coulant dans le fond d'une piscine.

Vous savez, Muse, c'est devenue une drogue. Une compagnie.
Je me maintiens à une certaine profondeur. Grâce à ça.
Desfois la musique semble toucher la perfection, et ça me ferait presque chialer.
Parce que ça se marie infiniment bien avec les maux.
C'est comme mon oxygène du moment.
J'ai passé la journée à écouter.
Je n'ai pas réussi a m'en décrocher.
Sinon je coule. Plus profond et plus Noir.
Alors je reste au milieu du Sombre et du Froid.

Si je devais mourir demain, je ne ferai rien de plus.
Car le mal est fait. Qu'on ne rattrape pas ces années gachées.
Ce qui est derrière, reste.
L'infini, et le passé. Ces choses qui nous échappent.
Le temps qui passe et nous avale.

J'aime pas quand on court vers rien.
La musique.
Avec elle on peut marcher sur les nuages, sauter dans le vide.
On peut voler. S'envoler. Se libérer.
Alors on court vers Elle.
Mais on ne contrôle rien.
On vous colle un piano, une guitare dans les mains, et tout s'effondre.
La lumière s'éteint, le rideau tombe et c'est un silence sans vie qui s'installe.

Je ne comprends pas les gens qui stressent au boulot.
Je stress aussi, parce que c'est un travail stressant.
Toujours plus vite, toujours plus de sous. Débile.
Je serai mort et je regarderai depuis l'extérieur, à travers la fenêtre et je me verrai, mouton parmi les moutons.
Parce que j'ai décidé d'être dans le même milieu que les autres. Pour eux.
On travaille, pour gagner de l'argent. C'est normal. Ca sert à tenter d'égaliser quelque chose d'inégalisable.
Mais on a pas trouvé mieux.
Et c'est incroyablement.. comment dire..
Tiens, il n'y a pas de mot pour décrire ça.
'Fin c'est complètement débile quoi.
L'essentiel est que lorsque l'on est dedans, on se satisfait pleinement de notre pitoyable vie.

Ah, "pitoyable". Nan ben cherchez pas, c'est bon, ce mot fait parfaitement l'affaire.



Publié par Mathias, le Dimanche 29 novembre 2009 à 18:23

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