Il courrait comme vous courrez dans vos cauchemars sans fin.
Il tentait d'échapper à ces choses qui n'existent pas.
Il tentait d'échapper à la réalité dans ses songes si troublants.
Courir toujours plus vite à s'asphyxier le coeur.
Tout était désert et sans vie.
Courir dans le vide, pour sortir des sables mouvants.
Pour se détacher du calque de sa vie.
Crier au milieu de cette partie pavée.
S'arrêter, au milieu de nulle part.
Lever les yeux au ciel, serrer les poings, et crier.
Crier pour laisser une onde qui se propagera dans l'Univers à jamais.
Courir toujours plus vite et s'essouffler.
Sauter au dessus des bancs, bousculer les gens.
Crier les pleurs du mal et s'extraire de la vie.
Il y a forcément une fausse vérité.
Je l'espère en tout cas.
Parce que j'ai mal dans ce monde.
Je suis sûr que tout est faux.
Que vous êtes tous des acteurs.
Chacun son rôle bien précis.
Ces rôles que l'on retrouve à chaque instant.
Lire la vie dans les yeux des Gens.
Les yeux.
Les miens me servent à tuer la vérité.
Ils me servent à projeter des films, des histoires.
De mystères, d'inconnues, en un tourbillon Illusoire.
Transformer la Désillusion pour capter l'Instant Magique.
Parce que tout me semble si froid.
Si méchant. Si gratuit. Sans but. Ni Sens.
Je veux capter l'Amour Invisible qui se dégage, Inconscient, de l'infime interstice.
Celui qui permet de respirer sous l'Armure froide qui nous protège des Autres.
Et de nous même.
Il y a cette plaie, béante, saignante.
Ce jardin secret où l'on cultive des roses, où l'on s'y pique.
Ou l'on s'ortie, à arracher les mauvaises herbes du Passé.
Il y a le Trou Noir au milieu du ventre.
Il aspire les étoiles filantes qui illuminent le coeur.
Pour les faire disparaitre.
A croire que certains se noient dans leurs propres pleures.
Courir plus vite et s'essouffler.
Courir plus vite et trébucher.
S'écorcher et saigner.
Je continuerai de capter l'Instant Magique.
Cet Amour Invisible, qui déjoue vos pièges et vos mensonges.
Monde inconnu pour un inconnu. çà colle parfaitement, je trouve.