Plantage de décor: C'est l'histoire d'un mec, perdu, qui est devenu fou.



A l'époque.
A l'époque s'éventre dans les cris qui le transpercent, des heures d'attente pour des secondes d'oubli, perdu au milieu de la nuit.
Il attendait que l'orage passe, la mer au bord des yeux, sa mère au bord du miroir doré du bas.
Il attendais assis au bord du lit, que la nuit approche, que le monde s'endorme pour tenter d'exister. 
Un monde dehors qu'il n'a jamais pu visiter. Ecrire pour crier les maux dans un bruit sourd de corde et de sanglots.
C'est quoi la vie ? C'est quoi l'amour ? Ces questions n'existaient pas.
Une seule pensée, une seule obsession. Partir, guérir, ou mourir.
Quand est-ce qu'on s'en va ? Se demandait-il.
Quand est-ce qu'on s'en va ?

C'est quoi la vie.
Ainsi naissait cette deuxième vie, un peu cachée, un peu étrange.
Des secondes à respirer, suffoquer dans le noir, caché pour écrire à l'abri des regards.
Ces regards, le viol d'une vie qui se fane comme une fleur qui n'a pas eu le temps d'exister.
Il y a des gens dans cet écran, des mots surtout, des vies qui apparaissent, puis s'effacent.
A discuter il a appris qu'il y avait une vie à vivre. Pour chacun. Donc pour lui ? Va savoir.

Les questions.
A la découverte de l'inconnu. Comprendre était le mot clé. "Pourquoi ?"
Pourquoi ? Comment ? Dans quel but ? Qui ? Quand ?
Le début d'un monde nouveau, "d'enfermement vers un monde exterieur".
Comprendre les gens.
Pour se comprendre soi même.
Mais les questions fusent, encore et encore, toujours plus, jusqu'à étouffer le cerveau.
[En Souffrir physiquement]
Il s'enfermait dans ses questions, dans leurs réponses. Pour comprendre.
A la recherche du bonheur.

Les résultats d'analyses.
Il détenait de nombreuses réponses, il devait à présent trier au fur et à mesure, ranger, classer.
La boulimie des mots, de la compréhension en passant par l'incompréhension, chemins étroits, sombres et sinueux.
A présent, il savait.

L'oublie.
Le temps passe, il l'avait oublié.
Toutes ces heures, ces années pour comprendre.
Et en arriver là.

Bilan.
Physiquement libre: 80%.
Moralement libre: 4%.

La prison.
Enfermé dans sa tête, prisonnier de lui même.
Il était assis sur une chaise en plastique gris, rebord abimé.
Il y avait des portes de sortie partout autour de lui. Les mains au dos.
Mais il ne pouvait bouger, effectuer le moindre mouvement pour se libérer de ses chaines.
Les douleurs corporelles le ramenaient à la réalité.
Un début de combat avec lui même pour effectuer un mouvement.
Il tombe. Plus la force de se battre.

Dans sa tête.
Il restait là. Couché. Abimé. A ne plus pouvoir bouger.
Son cerveau continuait de fonctionner.
Il repensait à ces heures perdues. A ce gâchis.
Cette montagne de gâchis. Ce futur qui n'est plus.
Il repensait à ce qu'il avait été, après la tempête.
Ce corps inerte. Et tous ces gestes, tout, qui n'était pas normal.
Il repensait, compris que déjà, la folie s'était emparée de lui.

Psychiatrie.
Aujourd'hui interné parmi les fous.
Il repense parfois à la famille.
Il repense parfois à ces années Sud ouest.
Il repense parfois à ces années Est.
Bien sagement. Reposé. Immobile.
Maintenu par des injections, des cachets.
Pour manger, pour anesthésier, pour soigner, pour dormir.
En attendant de mourir.




Publié par Mathias, le Samedi 6 juin 2009 à 19:16

Par A.Cloche.Pied le Samedi 6 juin 2009 à 20:21
N'oublies pas que tu n'es pas seul.
Par lancien le Dimanche 7 juin 2009 à 19:12
Ces articles sont intéressants, et mystérieux. Pas facile de lire entre les lignes !
Par Ecrire.Pour.Exister le Mercredi 22 septembre 2010 à 20:28
Oui Artistiya.
 

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